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France. Les Autorités Sanitaires invitent Médecins et Pharmaciens à limiter la dispensation du Paracétamol dans les Pharmacies

Les autorités sanitaires invitent médecins et pharmaciens à limiter la dispensation du paracétamol dans les pharmacies, en raison de tensions persistantes d’approvisionnement. Mais les fabricants des marques Doliprane, Dafalgan et Efferalgan se veulent rassurants.

l’approche de la saison hivernale et en période de reprise de l’épidémie de Covid-19, l’agence de sécurité sanitaire (ANSM), le Collège de la médecine générale (CMG) et les syndicats de pharmaciens (FSPF et USPO) appellent à modérer l’utilisation de paracétamol. Objectif, éviter la pénurie et permettre aux patients qui ont un besoin immédiat de s’en procurer.

Ces nouvelles recommandations font suite à la mise en place depuis le 12 juillet 2022 d’une première série de mesures de contingentement des ventes de paracétamol aux grossistes-répartiteurs et de la vente directe aux pharmacies de ville.

Côté pharmaciens

Les pharmaciens sont appelés à ne pas vendre plus de deux boîtes par patient en l’absence de prescription et, à limiter la délivrance aux besoins réels du patient en cas de prescription d’une quantité importante de paracétamol. Ils doivent aussi limiter la vente en ligne de paracétamol.

Côté médecins

Les médecins sont aussi appelés à éviter de prescrire du paracétamol lorsqu’il n’y a pas de besoin immédiat. Il faut aussi privilégier une posologie de trois prises par jour toutes les 8 heures (au lieu de quatre prises par jour toutes les 6 heures). Enfin, « en cas de douleur et/ou fièvre, l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) n’est pas à privilégier, en particulier chez l’enfant. Les AINS sont par ailleurs contre-indiqués à partir du début du sixième mois de grossesse », rappellent les autorités sanitaires.

Côté patients

Ne pas constituer de stock de paracétamol s’il n’y a pas de besoin immédiat. Et accepter qu’« en fonction de votre situation individuelle et de votre besoin, votre pharmacien pourra vous dispenser une quantité de paracétamol inférieure à celle qui figure sur votre ordonnance ; il s’agit de la dispensation adaptée ».

Par ailleurs, « vérifiez la présence de paracétamol dans vos autres médicaments (utilisés pour douleurs, fièvre, allergies, symptômes du rhume ou état grippal) pour éviter un surdosage susceptible d’entraîner des lésions graves et irréversibles du foie. En cas de fièvre (au-dessus de 38,5 °C), n’oubliez pas de vous hydrater régulièrement », rappellent les autorités.

Côté industrie pharmaceutique

« La production et les livraisons en paracétamol ont été ajustées pour permettre un approvisionnement sûr et continu sur l’ensemble du territoire », expliquent les autorités sanitaires.

« Toutes les formes de la gamme Doliprane restent ouvertes à la commande pour servir les pharmaciens et les patients, indique son fabricant Sanofi. Toutes les équipes de deux sites de production – Lisieux (Calvados) et Compiègne (Oise) – ainsi que les sites de distribution sont mobilisées pour répondre au mieux aux besoins des patients et à la demande. »

Il n’y a « pas de risque de rupture de Dafalgan et Efferalgan, rassure leur fabricant Upsa, qui les produits en France dans son usine d’Agen (Lot-et-Garonne). L’état actuel des stocks permet ainsi de garantir la complète disponibilité de ces références auprès des clients pharmaciens, grossistes et hôpitaux. » Le laboratoire pharmaceutique estime que les pharmacies disposent en moyenne de plus d’un mois de stock. Et rappelle que d’autres « formes galéniques » permettent de couvrir l’ensemble des besoins de tous les patients.

Relocaliser le principe actif

Aux yeux des industriels, cet état de situation « illustre plus que jamais l’urgence et la pertinence » de la fabrication française de ce médicament. Alors que la crise du Covid avait mis à jour la grande dépendance de l’industrie pharmaceutique à l’Asie pour lui fournir des principes actifs, cœur du réacteur des médicaments, et les risques que cela représente, les laboratoires pharmaceutiques prennent des mesures. UPSA a diversifié ses sources d’approvisionnement entre les États-Unis, l’Asie et l’Europe. Pour son paracétamol, « 85 % des approvisionnements en principes actifs proviennent à l’heure actuelle des États-Unis », précise l’entreprise.

Sanofi comme Upsa espèrent bientôt pouvoir aussi compter sur des principes actifs du paracétamol produits localement, issus de la future unité de production du groupe Seqens qui devrait voir le jour en Rhône-Alpes avec l’aide du plan France Relance.