La Russie a attaqué les zones contrôlées par l’Ukraine dans l’oblast de Kherson 74 fois en l’espace de vingt-quatre heures, a annoncé son gouverneur. L’approvisionnement de la population « en chaleur et en eau » devient « presque impossible », déclare-t-il.
Ce qu’il faut savoir ce samedi 25 mars au matin
- Le président américain, Joe Biden, a affirmé vendredi que la Chine « n’a pas livré » d’armes à la Russie jusqu’à présent. « Cela ne veut pas dire qu’ils ne le feront pas, mais ils ne l’ont pas encore fait », a-t-il déclaré à Ottawa, pour sa première visite officielle au Canada, vendredi.
- Le conseil municipal de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, a encouragé vendredi soir la population à quitter la ville et les localités aux alentours. « En raison des attaques constantes [des troupes russes], il est presque impossible d’assurer un approvisionnement stable en chaleur et en eau, déclarent les autorités sur Telegram. La meilleure option pour se protéger et protéger ses proches est d’évacuer vers des lieux plus sûrs. »
- Le président français, Emmanuel Macron, profitera de sa « visite d’Etat » en Chine du 5 au 8 avril pour « travailler » avec son homologue chinois, Xi Jinping, « dans le sens d’un retour de la paix » en Ukraine, a déclaré l’Elysée vendredi.
- Un volontaire français a récemment été tué en Ukraine selon des informations de presse, confirmées par le ministère des affaires étrangères. Kevin D., un ancien humanitaire trentenaire parti il y a plus de un an combattre aux côtés des Ukrainiens, a été tué dans des circonstances indéterminées près de Bakhmout, où se déroule depuis huit mois une sanglante bataille entre forces russes et ukrainiennes.
- Les Nations unies (ONU) accusent les forces ukrainiennes et russes d’avoir commis des dizaines d’exécutions sommaires de prisonniers de guerre pendant l’invasion russe de l’Ukraine.
Biden et Trudeau main dans la main pour continuer à soutenir l’Ukraine
Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, et le président américain, Joe Biden, ont profité de la visite officielle de ce dernier à Ottawa pour réaffirmer leur soutien à l’Ukraine.
« Comme vous le savez bien, monsieur le président, le Canada continuera de soutenir l’Ukraine, quoi qu’il en coûte », a déclaré, vendredi, Justin Trudeau, devant le Parlement canadien, aux côtés de son invité. « Ensemble, nous sommes tous les deux des partenaires sur lesquels l’Ukraine et le monde peuvent compter », a-t-il ajouté, tout en mettant en avant le « soutien militaire important » de son pays à l’Ukraine, sous forme d’artillerie, de munitions, de blindés et de chars. M. Trudeau a aussi rappelé que l’armée canadienne entraîne des soldats ukrainiens depuis 2015.
De son côté, Joe Biden, qui a été plusieurs fois applaudi par les parlementaires debout lors de son discours, en particulier quand il a salué cet engagement des deux pays à soutenir l’Ukraine, a ciblé le président russe, Vladimir Poutine.
« Poutine était persuadé de briser l’OTAN. Il en était certain. Mais vous savez quoi ? Sa soif de conquête et de pouvoir a échoué jusqu’à présent. L’amour du peuple ukrainien pour son pays va l’emporter » , a ajouté le président américain.
Cinq millions d’Ukrainiens privés d’eau potable
Le ministre de la protection de l’environnement et des ressources naturelles ukrainien, Ruslan Strilets, a alerté, vendredi, sur la situation de cinq millions d’Ukrainiens qui n’ont pas accès à l’eau potable en raison de la guerre menée par la Russie.
Selon M. Strilets, qui s’exprimait lors de la Conférence des Nations unies sur l’eau pour le développement durable 2023 à New York, environ 70 % de la population ukrainienne risque d’être privée d’eau, en raison de l’état des infrastructures hydrauliques du pays endommagées ou détruites par les attaques de la Russie.
Il a également mis en garde contre une éventuelle catastrophe nucléaire, car le déversement d’eau du réservoir de Kakhovka risque de perturber les systèmes de refroidissement de la centrale nucléaire de Zaporijia, occupée par la Russie depuis un an.
« Cela signifierait un possible scénario de Fukushima au milieu du continent européen à cause de la Russie », a déclaré M. Strilets.
Les autorités locales encouragent la population à quitter Kherson
Le conseil municipal de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, a demandé vendredi soir aux habitants de quitter la ville et les localités aux alentours en raison des frappes répétées de l’armée russe.
Les troupes russes continuent de terroriser notre collectivité territoriale. Les localités situées près du fleuve Dniepr sont les plus touchées. En raison des attaques constantes, il est presque impossible d’y assurer un approvisionnement stable en chaleur et en eau. La meilleure option pour se protéger et protéger ses proches est d’évacuer vers des lieux plus sûrs.
Dans ce message diffusé sur Telegram, les autorités fournissent aux habitants un contact pour réserver un bus leur permettant d’être évacués.
D’après le gouverneur de l’oblast de Kherson, Oleksandr Prokoudin, la Russie a attaqué les zones de l’oblast contrôlées par l’Ukraine 74 fois en l’espace de vingt-quatre heures, tirant 423 obus d’artillerie lourde et de lance-roquettes multiples Grad.
Selon le gouverneur, la ville de Kherson a été touchée quatre fois, et « douze obus ont touché des zones résidentielles, des immeubles privés d’habitation et un établissement médical ». Une personne a été tuée, et quatre-vingt-sept personnes ont été évacuées de l’oblast, a précisé M. Prokoudin sur Telegram.
Les zones situées sur la rive ouest du Dniepr ont été libérées par les forces ukrainiennes en novembre 2022. Les forces russes ont été repoussées sur la rive est du fleuve, d’où elles tirent sur les territoires libérés.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est rendu jeudi dans la région de Kherson, au lendemain d’un déplacement sur le front est. Il est allé notamment à Possad-Pokrovske, une localité occupée par les troupes de Moscou jusqu’à l’automne 2022, qui a subi d’importantes destructions.