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Angleterre : Une Marche Pro-palestinienne Sous haute Surveillance ce samedi ans les Rues de Londres

Des dizaines de milliers de personnes sont attendues samedi 11 novembre dans les rues de Londres pour une marche pro-palestinienne qui se tiendra sous haute surveillance policière en ce week-end de commémorations de l’armistice de la Première Guerre mondiale.

Un peu plus d’un mois après l’attaque meurtrière du mouvement islamique palestinien Hamas contre Israël, qui en riposte bombarde massivement la bande de Gaza, les manifestants, déjà présents en nombre les week-ends précédents dans la capitale, réclament un cessez-le-feu.

Londres, Royaume-Uni. 13th mai 2023. Une foule de manifestants marche avec  des bannières et des drapeaux lors de la manifestation nationale pour la  Palestine : NAKBA 75 à Londres. La manifestation nationale

L’organisation de cette marche contre l’avis du gouvernement a tourné à la crise politique. La ministre de l’Intérieur Suella Braverman  est désormais sur la sellette pour avoir mis en cause la neutralité de la police, qui a refusé d’interdire la manifestation.

«Respectueuse et pacifique»

Le premier ministre Rishi Sunak a prévenu le chef de la police londonienne Mark Rowley qu’il le tiendrait pour «responsable» d’éventuels débordements, en particulier si les manifestants perturbent les commémorations du Jour de l’Armistice, prévues au même moment dans la capitale.

«C’est grâce à ceux qui se sont battus pour ce pays et pour la liberté que nous chérissons que ceux qui souhaitent manifester peuvent le faire, mais ils doivent le faire de manière respectueuse et pacifique», a rappelé Downing Street dans un communiqué vendredi soir. Le trajet de la marche, qui doit s’élancer à midi heure locale (et GMT), évite soigneusement le quartier de Whitehall, où doit avoir lieu la principale cérémonie, en présence notamment du Premier ministre.

«Tendu et difficile»

La police a fait état vendredi du déploiement d’un dispositif massif, avec près de 2000 personnels mobilisés pour assurer à la fois la sécurité des commémorations et de la manifestation. Le responsable des opérations au sein de la police de Londres, Laurence Taylor, qui prévoit la présence de plus de 100.000 manifestants, a souligné que ce week-end serait «particulièrement tendu et difficile».

Il s’attend notamment à ce que des contre-manifestants, dont des hooligans, viennent sur place, augmentant les risques de confrontations. Une zone d’exclusion sera prévue autour du site des commémorations et la police utilisera des pouvoirs renforcés pour contrôler les manifestants. Elle a déjà arrêté près de 200 personnes lors de précédentes manifestations organisées – globalement dans le calme – depuis le 7 octobre, certaines soupçonnées d’actes de haine raciale.

«Peur» et «anxiété»

La ministre de l’Intérieur Suella Braverman a qualifié ces manifestations de «marches de la haine», affirmant que certains des organisateurs «ont des liens avec des groupes terroristes, dont le Hamas». Cette tenante d’une ligne très conservatrice a suscité un flot de critiques après avoir publiquement accusé la police de «deux poids, deux mesures» dans sa gestion des manifestations, certains demandant son départ du gouvernement.

Downing Street a appelé les participants à la marche à être «conscients du message que cela peut envoyer» et d’être «sensibles et conscients de la peur et de l’anxiété que pourront ressentir de nombreuses personnes dans la communauté juive, et également dans la communauté musulmane, à cause de ces évènements».

Depuis le début du conflit, qui a fait des milliers de morts, le Royaume-Uni connaît un essor d’actes antisémites et islamophobes. Vendredi, deux adolescents ont été inculpés pour avoir tagué l’inscription «Free Palestine» sur un mémorial dédié aux soldats britanniques tués au combat dans la ville de Rochdale près de Manchester (nord de l’Angleterre). Selon un sondage publié par le journal conservateur The Telegraph, 52% des Britanniques pensent que la marche aurait dû être interdite. Ils sont 72% parmi les électeurs conservateurs.