Alors que l’Union européenne risque de rater ses objectifs de livraison d’obus pour l’Ukraine, deux bateaux russes sont touchés en mer Noire et le ministre de l’Énergie ukrainien menace la Russie. Retour sur les informations repérées durant la nuit du vendredi 10 au samedi 11 novembre 2023.
Ces derniers jours, les attaques russes contre les infrastructures énergétiques de l’Ukraine se sont multipliées, comme l’an dernier, alors même qu’elles sont interdites par le droit international humanitaire. Le dur hiver ukrainien menace la population, et le ministre de l’Énergie du pays a prévenu qu’il pourrait y avoir une réponse de l’armée contre des infrastructures énergétiques russes.
L’Union européenne avait promis un million d’obus à l’Ukraine : elle risque de ne pas respecter son engagement. Le pays agressé a frappé deux bateaux en mer Noire, d’après les services de renseignements.
On revient ce matin sur les faits marquants de la guerre en Ukraine durant la nuit du vendredi 10 au samedi 11 novembre 2023
La cible de livraison de munition européenne s’éloigne
Il est peu probable que l’Union européenne (UE) livre à l’Ukraine le million d’obus d’artillerie promis avant mars 2024. D’après Bloomberg, après plus de la moitié du temps écoulé depuis sa promesse en mars, l’UE n’a livré que 30 % des munitions prévues et risque de ne pas atteindre son objectif.
Certains États membres se sont montrés réticents à révéler des détails sur leurs efforts de livraison, et l’UE pourrait leur demander de fournir davantage d’informations, ont indiqué des sources à Bloomberg. La question devrait être abordée lors d’une réunion des ministres de la Défense de l’UE la semaine prochaine.
Les besoins de l’Ukraine en munitions sont devenus de plus en plus pressants, car la Russie augmente son budget de défense pour 2024 et aurait réussi à obtenir plus d’un million d’obus de la Corée du Nord, tandis que les luttes politiques intestines à Washington entraînent une réduction du soutien militaire américain à Kiev.
Deux bateaux russes frappés en mer Noire, affirme l’Ukraine
C’est une information repérée puis confirmée par le média ukrainien The Kyiv Independent, une frappe ukrainienne sur la Crimée, occupée par les Russes, dans la nuit du 10 novembre, a touché deux bateaux militaires de transports de la Russie, d’après la Direction générale du renseignement du ministère de la Défense ukrainien (HUR).
Le HUR a publié une vidéo de l’attaque, montrant des images de ce qui semble être un drone de surface percutant les navires russes. Les navires endommagés sont des bateaux de classe Serna transportant des équipages et des véhicules blindés, a-t-il précisé. « Un petit navire de débarquement de la classe Serna est très rapide, peut transporter jusqu’à 45 tonnes de marchandises et 92 troupes de débarquement armées », ont écrit les services de renseignement sur Telegram.
Le Kyiv Independent ajoute également : « Les navires peuvent également être équipés de défenses aériennes Tor-M2 et fournir une protection vitale au reste de la flotte russe de la mer Noire », alors que les attaques ukrainiennes se multiplient dans la région en réponse à l’agression de la Russie.
L’Ukraine menace d’attaquer des infrastructures énergétiques russes
Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, avait déjà affirmé que l’Ukraine « répondrait » si la Russie continuait de menacer le système énergétique de son pays. « En réponse, nous répondrions en adoptant la même approche, en attaquant leur infrastructure énergétique », a déclaré le ministre ukrainien de l’Énergie, German Galushchenko, dans un interview donnée au média Politico.
D’après lui, de nombreuses cyberattaques russes ont été menées contre le réseau électrique alors que l’hiver approche et que la Russie à d’ores et déjà assumé sa volonté de mener une guerre psychologique contre l’Ukraine lors de la saison froide.
L’enjeu est mondial : la Russie a basé toute son économie sur le gaz et le pétrole. Si l’Ukraine arrivait à déstabiliser les infrastructures de productions ou de convoyage, les prix s’en ressentiraient, car Moscou, en continuant à vendre ses ressources à des pays comme l’Inde ou la Chine, maintient la stabilité du marché.
L’utilisation d’armes fournies par les Européens et les Américains contre des infrastructures russes stratégiques situées bien au-delà du territoire ukrainien, et ce, pour des raisons offensives, serait un tournant dans cette guerre qui dure déjà depuis 627 jours.
