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Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky aux États-Unis, des Législateurs Européens Supplient ce mardi le Congrès Américain de Voter de Nouvelles Aides Pour l’Ukraine…

President Joe Biden holds a gift he received from Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy as they meet in the Oval Office of the White House, Wednesday, Dec. 21, 2022, in Washington. (AP Photo/Patrick Semansky)

En visite aux États-Unis, le président ukrainien espère des nouvelles rassurantes sur le soutien de la puissance, tandis que des législateurs européens supplient ce mardi le Congrès américain de voter de nouvelles aides pour l’Ukraine. La recherche ukrainienne, elle aussi, pâtit de la guerre. Retour sur les informations repérées dans la nuit du lundi 11 au mardi 12 décembre 2023.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a amorcé une tournée marathon aux États-Unis ce lundi, qui l’emmène du Fonds Monétaire International (FMI) au Congrès américain puis à la Maison-Blanche, avec un espoir : assurer une aide américaine en suspens, pour soutenir l’effort de guerre ukrainien.

Dans ce contexte, une centaine de législateurs issus de pays européens ont envoyé une lettre au Congrès américain pour l’encourager à perpétuer son soutien à l’Ukraine.

L’activité de recherche de l’Ukraine, touchée par la guerre, a chuté de près de 20 %, un problème pour la science de son entièreté, face au risque d’une « génération perdue » de scientifiques.

On revient ce matin sur les faits marquants de la guerre en Ukraine durant la nuit du lundi 11 au mardi 12 décembre 2023.

Aux États-Unis, Volodymyr Zelensky face à un mardi crucial

Avec sa visite à Washington, Volodymyr Zelensky compte accentuer la pression sur l’allié américain, rappelle l’Agence France Presse (AFP). Tout retard dans l’aide à l’Ukraine est un « rêve devenu réalité » pour le président russe Vladimir Poutine, a-t-il affirmé, lors d’un discours depuis la capitale américaine.

Le président ukrainien s’est rendu au Fonds monétaire international (FMI) pour rencontrer sa directrice Kristalina Georgieva. Dans la foulée, l’institution a annoncé le versement à l’Ukraine de 900 millions de dollars, dans le cadre d’un plan d’aide annoncé en mars.

Mais mardi sera sans aucun doute la journée la plus cruciale de son déplacement. En début de matinée, Volodymyr Zelensky ira au Congrès américain, qui a engagé plus de 110 milliards de dollars depuis le début de l’invasion russe, mais n’a pas voté de nouvelle enveloppe depuis décembre dernier.

La puissante institution est embourbée dans des négociations très tendues autour de l’approbation de nouveaux fonds. Les démocrates sont pour, les républicains pas exactement contre, mais exigent en retour de leur vote des changements majeurs dans la politique migratoire des États-Unis. « S’il y a bien quelqu’un qui se réjouit des tractations sans fin au Capitole, c’est Poutine et sa clique de détraqués », a accusé Volodymyr Zelensky ce lundi.

Après son marathon au Congrès, Volodymyr Zelensky se rendra à la Maison-Blanche où il échangera avec Joe Biden. Les responsables ukrainiens martèlent qu’il leur faut davantage d’armement pour éviter que les frappes russes ne plongent des millions de personnes dans le noir cet hiver, comme l’an dernier. Conscient que le sentiment d’urgence s’est bien émoussé à Washington depuis le début de la guerre, le président Biden avait demandé au Congrès, en vain, de coupler sa demande pour l’Ukraine à une autre aide d’environ 14 milliards pour Israël, un allié des États-Unis en guerre contre le Hamas.

Une lettre européenne pour convaincre le Congrès

Dans ce contexte, plus d’une centaine de législateurs européens vont envoyer une lettre commune au Congrès américain ce mardi, consultée et relayée par l’agence de presse canado-britannique Reuters. Notamment menés par Benjamin Haddad, député Renaissance à l’Assemblée française, les parlementaires d’au moins 17 pays, dont l’Italie et l’Allemagne, affirment : « Une victoire de Poutine enhardirait nos ennemis dans le monde entier : ils nous observent et espèrent que nous nous lasserons. Les Ukrainiens se battent pour que nous n’ayons pas à le faire ».

Si cette lettre rappelle que les Européens ont contribué autant que les États-Unis à l’Ukraine depuis l’invasion de la Russie, les parlementaires déclarent également entendre « les préoccupations » de leurs « amis américains » : « Depuis des années, les dirigeants américains, démocrates et républicains, demandent aux Européens de prendre davantage en charge leur propre sécurité. » Ils ajoutent : « Nous sommes d’accord avec cette demande légitime », et assurent que les dépenses militaires ont augmenté dans toute l’Europe.

Malgré l’opposition farouche du Premier ministre hongrois Viktor Orban, fier de ses liens avec Vladimir Poutine, les dirigeants de l’Union européenne se réunissent en fin de semaine pour tenter d’accorder 50 milliards d’euros d’aidé économique à Kiev, 20 milliards d’euros d’aide militaire et discuter de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne.

La recherche scientifique ukrainienne durement touchée

Les scientifiques ukrainiens, qu’ils soient en exil ou restés dans leur pays, ont vu leur activité de recherche chuter de 20 % depuis l’invasion russe de leur pays en février 2022, selon une étude publiée ce mardi et rapportée par l’Agence France-Presse (AFP).

Environ 2 500 scientifiques du pays envahi ont répondu à un questionnaire les interrogeant sur leurs activités de recherche. Quelque 18,5 % des répondants ont fui le conflit. Une majorité de ces chercheurs étaient accueillis dans des institutions scientifiques européennes — beaucoup en Allemagne et en Pologne, mais sous contrats précaires, dépassant rarement une année, et la question de leur renouvellement commence à se poser.

Parmi les scientifiques demeurés dans le pays, approximativement 15 % ont quitté la recherche. Ceux qui continuent sont souvent à la peine : plus de 20 % sont privés d’accès aux ressources essentielles à leurs recherches, en raison des destructions ou du manque de matériel. L’auteur de l’étude parle même d’une « génération perdue de doctorants », qui ne peuvent plus continuer leurs recherches, car leur directeur de thèse est parti, ou ne s’inscrivent tout simplement pas en thèse.

Soixante-quatorze des quelque 300 universités du pays ont été endommagées ou détruites, majoritairement dans les régions de l’est, détaille l’étude. Avant la guerre, l’Ukraine était un pays plutôt discret en termes d’études publiées, mais avec une forte spécialisation en physique et en mathématique.