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Guerre en Ukraine : Le Sommet Européen Qui s’ouvre ce jeudi sera Scruté Autant Par la Russie Que Par l’Ukraine…

Alors que les 27 dirigeants de l’Union européenne se réunissent pour des décisions cruciales concernant l’Ukraine ce jeudi, la Russie redouble d’effort sur le front et Vladimir Poutine se plie au jeu médiatique national. Retour sur les informations repérées dans la nuit du mercredi 13 au jeudi 14 décembre 2023.

Le sommet européen qui s’ouvre ce jeudi sera scruté autant par la Russie que par l’Ukraine. Si Viktor Orbán, Premier ministre hongrois, ne cède pas, cela pourrait être un tournant pour l’Ukraine, déjà mise à mal par l’affaiblissement du soutien américain à son effort de guerre.

Profitant du contexte, la Russie grappille du terrain sur le front, tout en multipliant les déclarations sur le moindre soutien de la communauté internationale à l’Ukraine. Vladimir Poutine, de son côté, prépare sa réélection assurée en mars 2024 en répondant aux questions de ses citoyens ce jeudi.

On revient ce matin sur les faits marquants de la guerre en Ukraine durant la nuit du mercredi 13 au jeudi 14 décembre 2023.

Vers un tournant au sommet européen ?

Le sommet européen qui s’ouvre ce jeudi sera scruté de près par la Russie, comme par l’Ukraine. Les 27 dirigeants de l’Union européenne (UE) discuteront en effet de l’ouverture des négociations d’adhésion et du versement d’une aide financière et militaire à l’Ukraine.

En cas d’approbation, ce serait un véritable succès diplomatique et la promesse d’un soutien durable de la part de l’UE pour aider le pays à résister à l’invasion russe. Un refus, au contraire, serait une confirmation pour le Kremlin que le soutien international envers l’Ukraine s’affaiblit.

La quasi-totalité des dirigeants est ouverte à l’adhésion de l’Ukraine dans l’Union européenne, à l’exception notable de Viktor Orbán, premier ministre hongrois. Exception notable, car il faut l’unanimité des pays membres pour ouvrir des négociations d’adhésion au sein de l’UE. Le dirigeant met en avant la supposée corruption des élites ukrainiennes.

Si certains observateurs mettent en avant les liens entre Viktor Orbán et Vladimir Poutine, d’autres analysent plutôt le positionnement du dirigeant comme un moyen de dégeler des fonds bloqués par l’Union européenne pour non-respect de l’État de droit. En échange de son appui à l’Ukraine, la Hongrie récupèrerait ces fonds. À ce sujet, ajoute l’agence de presse canado-britannique Reuters, le Premier ministre belge Alexander De Croo a déclaré : « Nous ne sommes pas dans un bazar hongrois où nous pouvons échanger une chose contre une autre ».

La Russie profite de la situation

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a assuré que l’armée ukrainienne perdait « rapidement » du terrain sur le front et que l’effritement du soutien occidental mettait Kiev dans « une situation difficile », dans une interview publiée ce mercredi et relayée par l’Agence France-Presse.

Les États-Unis, grand allié de l’Ukraine, « se demandent où va leur argent » car « il n’y a pas de victoire sur le champ de bataille », a-t-il déclaré au média russe Izvestia. La Russie, encouragée par l’échec de la contre-offensive ukrainienne, multiplie les assauts sur l’ensemble du front. Ce mardi, elle a ainsi revendiqué une avancée « significative » dans la région méridionale de Zaporijjia.

Son armée a aussi déclenché une offensive d’ampleur autour d’Avdiïvka et de Mariinka, des points chauds du front oriental, d’après les Ukrainiens. Dmitri Peskov a également jugé que des « réserves » apparaissaient dans le soutien des pays occidentaux à Kiev, même si ceux-ci « répètent encore qu’ils soutiendront l’Ukraine autant que nécessaire ».

Vladimir Poutine reprend ses habitudes médiatiques

Signe que la Russie sent le vent tourner, Vladimir Poutine a décidé de revenir devant les citoyens et les médias, le temps d’une session de questions/réponses, triées par le Kremlin, ce jeudi.

Au programme : des questions principalement tournées sur la guerre en Ukraine et le service public, bien que d’autres thèmes apparaîtront notamment sur la guerre entre Israël et le Hamas ou encore l’enjeu des prisonniers politiques. Toutes ont été soigneusement triées par le Kremlin.

Le président russe n’avait pas fait cet exercice l’an dernier, dans un contexte difficile pour la Russie, avec des revers en Ukraine, et des sanctions économiques qui avaient fait souffrir l’économie russe. Désormais, cette dernière semble absorber le choc des sanctions – même si l’Agence France-Presse souligne que leurs effets sur le long terme pourraient être « dévastateurs » et l’Ukraine peine à trouver du soutien international.

De plus, Vladimir Poutine se représente aux élections de mars prochain pour un nouveau mandat jusqu’en 2030, qu’il est assuré de remporter faute d’opposants. Les temporalités économiques, diplomatiques et politiques étaient donc propices au président russe pour échanger avec les médias et citoyens russes.