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Guerre Hamas-Israël : les États-Unis Livrent Près de 150 millions de Dollars de Munitions à l’État hébreu

Le secrétaire d’État Antony Blinken a conclu «à l’existence d’une urgence nécessitant cette vente immédiate au gouvernement israélien».

Les Etats-Unis livrent des munitions à Israël, des négociations se poursuivent autour de libération d’otages, les combats se poursuivent à Gaza… Au 85e jour de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre ayant fait environ 1140 morts en Israël, en majorité des civils, les raids aériens et les combats au sol ne donnent aucun signe de répit dans la bande de Gaza. Le Figaro fait le point sur la situation de la guerre entre Israël et le Hamas.

Les Etats-Unis livrent des munitions en urgence

Le gouvernement américain a annoncé vendredi avoir approuvé «d’urgence», sans passer par le Congrès, la vente à Israël de munitions d’artillerie pour un montant de 147,5 millions de dollars. Il s’agit d’obus de 155 mm et de matériels militaires divers prélevés dans les stocks de l’armée américaine, selon un communiqué de la US Defense Security Cooperation Agency, une agence fédérale chargée notamment des ventes militaires américaines aux États étrangers.

Le secrétaire d’État Antony Blinken  a conclu «à l’existence d’une urgence nécessitant cette vente immédiate au gouvernement israélien», a justifié le communiqué. Le 9 décembre dernier, Washington avait également donné son feu vert à la vente à Israël de près de 14.000 obus de chars servant dans sa guerre contre le Hamas à Gaza

L’aide humanitaire est limitée, selon l’ONU

«La population traumatisée» et «épuisée» s’entasse sur «une parcelle de terre de plus en plus réduite» dans le sud du territoire, dans le secteur de Rafah, a déclaré vendredi sur X (ex-Twitter) le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths.

«La quantité d’aide acheminée, nécessaire et urgente, continue d’être limitée et rencontre de nombreux obstacles logistiques», a dénoncé le commissaire général de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini. 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza, dont 85% ont dû fuir leur foyer selon l’ONU, continuent d’être confrontés à une situation humanitaire désastreuse.

Violents affrontements à Khan Younès

Le Hamas, organisation terroriste sise à Gaza, a fait état de violents affrontements à Khan Younès, principale ville du sud de Gaza, et dans le centre de ce territoire assiégé avec notamment des frappes aériennes mortelles dans le secteur de Nuseirat. Selon le ministère de la santé de l’administration du Hamas, 187 personnes ont été tuées vendredi dans la bande de Gaza, portant à plus de 21.500 morts le bilan local depuis le début de la guerre.

Tsahal frappe la Syrie

Peu après minuit, samedi, l’armée israélienne a, elle, annoncé des frappes en Syrie, en représailles à des tirs depuis ce pays voisin de roquettes qui se sont abîmées dans des territoires frontaliers sous son contrôle. L’armée israélienne revendique rarement des frappes en Syrie, mais a déclaré à plusieurs reprises qu’elle ne permettrait pas à son ennemi juré, l’Iran, d’étendre sa présence dans ce pays, notamment via des milices ou des groupes armés comme le Hezbollah libanais.

Depuis le 7 octobre, la frontière entre Israël et le Liban est le théâtre quasi-quotidien d’échanges de tirs entre l’armée israélienne et le Hezbollah, le chef de l’armée israélienne y évoquant cette semaine une possible «expansion des combats». «Au cours des deux derniers jours, nous avons mené une série d’opérations de grande ampleur en ciblant des sites du Hezbollah avec nos jets de combats, nos tanks et notre artillerie (…) le sud du Liban ne sera plus tel qu’il était», a déclaré vendredi soir le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari.

Des négociations autour de la libération d’otages

Une délégation du Hamas est arrivée vendredi au Caire, selon une source proche du mouvement palestinien, pour discuter d’un plan égyptien devant aboutir à un cessez-le-feu. Doté de trois étapes, le plan égyptien prévoit des trêves renouvelables, des libérations échelonnées d’otages et de prisonniers palestiniens et, à terme, une cessation des hostilités.

La délégation du Hamas – mouvement classé comme terroriste par l’UE, les États-Unis et Israël notamment – devait transmettre «la réponse des factions palestiniennes» à ce plan, notamment à propos des modalités de libération des otages et de prisonniers, a dit à l’AFP un responsable du mouvement islamiste. Environ 250 personnes ont été enlevées le 7 octobre lors de l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien. Une trêve d’une semaine à la fin novembre avait permis la libération d’une centaine d’entre elles, en échange de la libération de 240 prisonniers palestiniens écroués en Israël.

Selon le grand quotidien israélien Yediot Aharonot et le site américain Axios, les médiateurs du Qatar ont indiqué à Israël que le Hamas avait «accepté en principe» de reprendre les discussions pour permettre la libération de plus de 40 otages captifs à Gaza en échange de jusqu’à un mois de pause dans les combats.

Mia Schem, otage française raconte sa captivité

Mia Schem veut «révéler la vérité». L’ancienne otage franco-israélienne de 21 ans, libérée le 30 novembre après 54 jours de captivité à Gaza, a raconté pour la première fois à la télévision israélienne sa détention. La jeune femme a accordé une interview à la Treizième chaîne, chaîne de télévision privée, qui a été diffusée vendredi soir. «Il y a la peur d’être violée, la peur de mourir, la peur de… la peur tout court» a confié en hébreu la jeune femme. La jeune femme porte toujours un bras en écharpe après avoir été sévèrement blessée à la main lors de son enlèvement le 7 octobre alors qu’elle participait au festival «Tribe of nova». Interrogée par la journaliste sur les raisons qui l’ont poussée à prendre la parole, Mia Schem a alors assuré qu’il était «important» pour elle de «dire la vérité sur les gens qui vivent à Gaza, qui ils sont réellement et ce que j’ai vécu là-bas».

La jeune femme de 21 ans affirme avoir été détenue dans la maison d’un de ses ravisseurs. Selon elle, tous les membres, y compris les femmes et les enfants, «étaient impliqués dans le Hamas». «J’étais dans sa maison, la maison de sa famille. Sa femme était à l’extérieur de la pièce avec les enfants. C’est la seule raison pour laquelle il ne m’a pas violée», a-t-elle affirmé. «Ses enfants venaient me voir comme si j’étais un animal de compagnie», a-t-elle ajouté. Pendant sa captivité, elle est restée «enfermée»«dans une pièce sombre», avec «interdiction de parler». Blessée par un tir lors de son kidnapping, elle a raconté n’avoir eu «aucun antidouleur».

«Je n’ai pas dormi pendant ces 54 jours, peut-être une heure par nuit», car «comment pouvez-vous dormir quand un terroriste vous regarde, vous examine?», a révélé la jeune femme, assurant avoir été surveillée 24h sur 24 et sept jours sur sept. Mia Schem n’a pas mâché ses mots clamant que toutes les familles de Gaza font partie du Hamas: «Il n’y a pas de citoyens innocents là-bas». «Tout le monde là-bas est un terroriste», a-t-elle encore insisté.