A L uneACTUALITESFAITS DIVERSinternationalPEOPLESports

L’ancienne journaliste de Canal+, Marie Portolano revient sur le licenciement de Pierre Ménès

En 2021, Marie Portolano a donné un gros coup de pied dans la fourmilière en dénonçant le sexisme qu’il peut y avoir dans le monde des médias. Son documentaire « Je ne suis pas salope », diffusé sur Canal+, avait fait beaucoup parler et a même causé le départ de la chaine cryptée de Pierre Ménès.

Pierre Ménès quitte Canal+

Portolano ne voulait « pas tuer » Ménès

La journaliste vient de sortir un livre, intitulé « Je suis femme du plateau ». Cette fois, elle prend le soin de ne citer aucun nom. « Je voulais qu’on comprenne que ce n’est pas des gens que je vise, mais un système dans sa globalité », a -t-elle expliqué dans un entretien à So Foot . Ainsi, elle a cherché à éviter les erreurs commises la première fois.

Car oui, elle reconnait qu’elle ne s’y est pas très bien prise il y a trois ans lors de sa première prise de parole. « Le documentaire n’a été diffusé qu’une fois et il a fait tellement de bruit d’un coup que ça a surpassé son propos. La seule chose que les gens en ont retenue, c’est l’affaire Pierre Ménès. Alors que dans le documentaire, il n’en est pas question une seule fois ! Avec Je ne suis pas une salope, je ne voulais pas tuer qui que ce soit, je voulais montrer qu’il y avait encore des soucis dans les rédactions. C’est ce que j’ai voulu accentuer dans l’écriture du texte, montrer que je ne dénonce pas des coupables, mais des pratiques encouragées par un système. Je ne suis en chasse contre personne ».

 

Marie Portolano

Le documentaire l’a beaucoup fait souffrir

Pour autant, Portolano ne plaint pas du tout Ménès, lequel est aujourd’hui boycotté dans tous les médias et se retrouve empêtré dans des enquêtes judiciaires à cause d’accusation d’agression sexuelle. « Ce que je constate, c’est que la parole de la femme est toujours remise en question. C’est la femme qui est coupable des agissements des hommes. Dans mon cas, ce qu’il s’est passé avec le documentaire, c’est que j’ai posé des questions à un homme (Pierre Ménès) et que ses réponses l’ont conduit à se faire virer car elles étaient inaudibles. Mais on m’en veut à moi d’avoir posé les questions. Les gens ne se sont pas dit que c’était ses réponses le problème. C’est un système qui ne tourne pas rond ».

Elle a aussi raconté un détail qui lui a fait énormément mal le jour où Ménès lui a soulevé sa jupe. « Quand j’ai raconté l’humiliation de la jupe, les gens n’ont pas compris qu’il ne s’agissait pas juste de se retrouver nue devant tout le monde, même si c’était horrible. C’était aussi parce que j’étais réglée ce jour-là et que j’ai passé toute la nuit suivante à me demander si quelqu’un avait vu du sang couler sur mes jambes. C’est mon mari qui a précisé ça un jour lors d’un dîner, et j’ai vu dans les yeux des gens le dégoût et la compassion. Je pense qu’il y a une prise de conscience avec ce détail ».