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Guerre entre Israël et le Hamas : le Hamas accuse Netanyahou de vouloir entraver un accord de trêve à Gaza

Le mouvement islamiste palestinien a toutefois annoncé qu’il se rendra au Caire samedi pour continuer de discuter de la trêve.

Le Hamas a accusé vendredi 3 mai le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou de chercher à entraver les efforts en vue d’une trêve dans la guerre dévastatrice à Gaza, alimentant les doutes sur un accord de cessez-le-feu rapide. Toutefois, le mouvement islamiste palestinien a annoncé qu’il se rendra au Caire ce samedi pour continuer de discuter de l’accord de trêve.

Au 7e mois de la guerre déclenchée par une attaque sanglante sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, les bombardements israéliens quotidiens sur la bande de Gaza menacée de famine se poursuivent. Les frappes ont notamment visé Rafah, ville du sud du territoire palestinien assiégé où Benyamin Netanyahou veut lancer une offensive terrestre pour «anéantir» selon lui les dernières brigades du Hamas, mouvement qu’il considère comme terroriste de même que les États-Unis et l’Union européenne. «Nous ferons ce qui est nécessaire pour gagner et vaincre notre ennemi, y compris à Rafah», a-t-il répété jeudi, en réaffirmant son intention de lancer cette offensive «avec ou sans accord» de trêve.

«Esprit positif»

Tout en disant étudier l’offre de trêve «dans un esprit positif», Hossam Badran, membre du bureau politique du Hamas, a affirmé que les déclarations de Netanyahou sur une offensive à Rafah «visent clairement à faire échouer toute possibilité d’accord»«Netanyahou n’est pas intéressé par un accord et donc il fait des déclarations dans les médias pour contrecarrer les efforts en cours» en vue d’une trêve de 40 jours associée à une libération d’otages retenus à Gaza, a-t-il accusé. Le Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza, maintient ses exigences avant tout accord, en premier lieu un cessez-le-feu «définitif» et un «retrait complet et total» des forces israéliennes de Gaza, selon lui. Ce qu’Israël refuse.

«Bain de sang»

Ces déclarations des protagonistes jettent le doute sur la conclusion rapide d’un accord en vue d’un cessez-le-feu malgré les efforts et appels de la communauté internationale, surtout des États-Unis, allié principal d’Israël. Le président turc Recep Tayyip Erdogan  a affirmé que la suspension des relations commerciales avec Israël, annoncée jeudi, visait à «forcer» ce pays à accepter un cessez-le-feu.

Lors d’une tournée au Moyen-Orient cette semaine, le secrétaire d’État Antony Blinken a lui appelé le Hamas à accepter l’offre de trêve. Le mouvement islamiste palestinien Hamas reste le «seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu» avec Israël, a-t-affirmé vendredi soir. «Nous attendons de voir si, vraiment, ils peuvent accepter de répondre oui au cessez-le-feu et à la libération des otages», a déclaré Antony Blinken lors du Forum Sedona de l’Institut McCain dans l’Etat d’Arizona. «La réalité, en ce moment, c’est que le seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu, c’est le Hamas», a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie américaine a également exhorté Israël à renoncer à une offensive à Rafah où s’entassent quelque 1,2 million de Palestiniens, la plupart déplacés par la guerre. L’ONU et de nombreux pays disent craindre pour la population civile en cas d’assaut israélien. «Une opération militaire à grande échelle à Rafah pourrait conduire à un bain de sang (…)», a affirmé le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Rafah, situé à la frontière fermée de l’Egypte, est le principal point de passage terrestre de l’aide humanitaire pour le territoire palestinien assiégé par Israël depuis le 9 octobre. Une offensive serait «un coup dur pour les opérations humanitaires dans l’ensemble de la bande de Gaza» car Rafah «est au cœur de ces opérations», a averti le Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU.