«De la nourriture, de l’eau, des abris, des médicaments et du matériel médical donné par la communauté internationale, arrivent au point de passage», indique l’armée dans un communiqué.
L’armée israélienne multiplie les frappes aériennes mercredi dans la bande de Gaza, où elle a déjà pris le contrôle du passage stratégique avec l’Égypte, pays hôte de pourparlers de la «dernière chance» en vue d’un accord de trêve associé à la libération d’otages… Le Figaro fait le point sur l’opération militaire israélienne à Gaza.
Washington suspend une livraison de bombes à Israël face aux «inquiétudes» sur Rafah
Washington a d’ailleurs «suspendu la livraison d’une cargaison» de bombes la semaine dernière après l’absence de réponse d’Israël face à ses «inquiétudes» concernant une offensive annoncée sur Rafah, a indiqué dans la nuit un haut responsable de l’administration du président américain Joe Biden.
La cargaison se composait «de 1800 bombes de 2000 livres (907 kg) et de 1700 bombes de 500 livres (226 kg)», a dit ce responsable, précisant que Washington estimait que ces bombes les plus lourdes pouvaient «être utilisées à Rafah» et dans des «environnements urbains denses». Cette décision est rendue publique au moment où l’administration Biden est confrontée aux États-Unis à un mouvement de manifestations propalestiniens sur des campus pour son soutien militaire à Israël.
Le point de passage de Kerem Shalom a rouvert
L’armée israélienne a fait état de 18 tirs de roquettes mardi depuis Rafah vers le sud israélien, dont certains en direction du passage de Kerem Shalom, ce qui a «empêché» selon elle l’entrée d’aide humanitaire dans le territoire.
L’armée israélienne a annoncé mercredi la réouverture du point de passage de Kerem Shalom pour faire «entrer l’aide humanitaire» dans la bande de Gaza, quatre jours après sa fermeture consécutive à des tirs de roquettes sur la zone. «Des camions en provenance d’Egypte transportant de l’aide humanitaire, notamment de la nourriture, de l’eau, des abris, des médicaments et du matériel médical donné par la communauté internationale, arrivent déjà au point de passage», indique l’armée dans un communiqué.
Les négociations vont pouvoir reprendre
Les médiateurs égyptiens, qatari et américain tiennent des discussions au Caire en vue d’un cessez-le-feu après sept mois de guerre entre Israël et le mouvement terroriste du Hamas. «L’ensemble des parties sont d’accord pour retourner à la table des négociations» pour une trêve entre Israël et le mouvement terroriste palestinien Hamas, a indiqué mardi le média égyptien Al-Qahera News, proche des services de renseignements.
Israël et le Hamas «devraient être capables de combler les lacunes qui restent» pour conclure un accord de cessez-le-feu actuellement en discussion, a déclaré de son côté un porte-parole de la Maison-Blanche, John Kirby, disant espérer un accord «très bientôt». Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a indiqué avoir donné pour consigne à la délégation israélienne au Caire de «continuer à se montrer ferme sur les conditions nécessaires à la libération» des otages et «essentielles» à la sécurité d’Israël. «Cela pourrait être la dernière chance (pour Israël) de récupérer les captifs (…) vivants», a déclaré à l’AFP un haut responsable du Hamas ayant requis l’anonymat.
Israël veut «exercer une pression militaire» à Rafah
Selon le numéro deux de la branche politique du Hamas à Gaza, Khalil al-Hayya, la proposition acceptée par son mouvement comprend trois phases, chacune d’une durée de 42 jours, et inclut un retrait israélien du territoire, le retour des déplacés et un échange d’otages retenus à Gaza et de prisonniers palestiniens, dans le but d’un «cessez-le-feu permanent». Israël s’oppose jusqu’à présent à un cessez-le-feu permanent tant que le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, n’aura pas été «vaincu».
Et son armée mène une opération de «contreterrorisme » dans «des zones spécifiques » de l’est de Rafah, après un appel à évacuer des dizaines de milliers de familles de ce même secteur de la ville qui abrite 1,4 million de Palestiniens, selon l’ONU. Cette évacuation a été annoncée en prévision d’une offensive terrestre promise par Benyamin Nétanyahou pour éliminer les derniers bataillons du Hamas, mais aussi «exercer une pression militaire» sur le mouvement tezrroriste afin d’obtenir un éventuel accord qui réponde aux «exigences israéliennes». Son ministre de la Défense Yaav Gallant a prévenu mardi que l’armée était prête à «intensifier» ses opérations «dans toute la bande» de Gaza s’il n’y avait pas d’avancées sur la libération des otages.
Un otage israélien du Hamas déclaré mort, tué le 7 octobre et son corps emmené à Gaza
Le Forum des Familles d’otages a annoncé mardi le décès d’un ressortissant israélo-argentin, Lior Rudaeff, jusqu’ici présumé otage du Hamas mais en réalité tué le 7 octobre durant l’attaque du mouvement islamiste palestinien en Israël et dont le corps a été emmené dans la bande de Gaza. Dans un communiqué, la principale association israélienne de proches d’otages annonce «avec douleur et le cœur brisé avoir établi que Lior Rudaeff», 61 ans, «a été assassiné le 7 octobre et son corps kidnappé vers Gaza par les terroristes du Hamas».
«Le gouvernement israélien a un important devoir moral de rechercher toutes les voies dans les négociations actuelles pour ramener Lior» en Israël, car «il mérite un enterrement digne dans sa patrie», et le gouvernement «doit aussi obtenir le retour rapide de tous les otages en vie», poursuit l’association. Bi-national Israélien et Argentin, Lior Rudaeff était membre de l’équipe de sécurité du kibboutz Nir Yitzhak, visé le 7 octobre par des combattants du Hamas, lors de l’attaque sans précédent menée dans le sud israélien par le mouvement palestinien depuis la bande de Gaza.
«Arrêter l’escalade»
Mais les États-Unis, l’ONU et l’Union européenne ont appelé Israël à ne pas mettre à exécution sa menace, redoutant un bain de sang et une aggravation de la crise humanitaire. «Le conflit à Gaza est à un moment critique. Les décisions qui sont prises aujourd’hui et leurs conséquences en termes de souffrance humaine resteront gravées dans la mémoire de la prochaine génération», a écrit sur X le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths.
L’ONU a annoncé mardi que l’accès depuis l’Égypte au point de passage de Rafah, principale porte d’entrée de l’aide humanitaire, vitale pour la population de Gaza, lui était interdit par l’armée. En Égypte, «des centaines de camions chargés de carburant et d’aide humanitaire sont bloquées», selon des sources égyptiennes, après la fermeture du passage de Rafah et de celui de Kerem Shalom, entre Israël et Gaza, visé par des tirs.
L’ONU a en outre affirmé ne plus disposer que d’un jour de réserves de fioul pour les opérations humanitaires à Gaza, le secrétaire général Antonio Guterres exhortant Israël à rouvrir «immédiatement» les deux points de passage (Rafah et Kerem Shalom) et à «arrêter l’escalade».