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Funérailles d’Elizabeth II : Qui est invité… et qui ne l’est pas ? Le casse-tête diplomatique des funérailles

Près de 2000 personnes assisteront aux funérailles d’Elizabeth II lundi 19 septembre à l’abbaye de Westminster. Parmi elles, des centaines de têtes couronnées et de dirigeants du monde entier.

 

Des centaines de dignitaires étrangeres et tete couronnées assisteront lundi 19 septembre 2022 à Londres aux funérailles d’Etat de la reine Elisabeth II, un casse-tête sécuritaire et diplomatique, entre privilèges accordés à certains et invités controversés.

L’abbaye de Westminster ne pouvant accueillir qu’environ 2 000 personnes, seuls les chefs d’État et un ou deux invités par pays auraient été conviés aux premières obsèques nationales du Royaume-Uni depuis 1965. Un défi sécuritaire particulièrement difficile. Nous sommes convaincus que les dignitaires du monde entier qui feront le voyage comprendront que c’est un défi de taille et une situation inhabituelle​, avait d’ailleurs affirmé mardi un porte-parole du gouvernement britannique, anticipant les critiques sur le protocole sécuritaire forcément pesant.

Les têtes couronnées

De nombreuses têtes couronnées ont confirmé leur présence aux funérailles de la souveraine, qui a régné pendant plus de 70 ans. L’empereur Naruhito et l’impératrice Masako du Japon viendront pour leur premier voyage à l’étranger depuis leur accession au trône en 2019.

Le prince Albert II de Monaco, son épouse Charlene, le roi des Pays-Bas Willem-Alexander, la reine Maxima et la princesse Beatrix, le roi Philippe des Belges et le roi Harald V de Norvège seront tous présents, comme la reine Margrethe du Danemark, désormais seule reine régnante d’Europe.

Le roi d’Espagne Felipe VI sera là, mais aussi son père Juan Carlos I, qui a abdiqué en 2014 et vit désormais en exil aux Emirats arabes unis.

Les dirigeants des démocraties

Le président américain Joe Biden et son épouse Jill Biden, en tête de la liste des invités diplomatiques, ont atterri samedi soir à Londres et  se sont inclinés dimanche devant le cercueil de la reine, à Westminster Hall. Contrairement à d’autres dirigeants à qui il a été demandé de venir à l’abbaye à bord des bus affrétés par les autorités, Joe Biden a obtenu l’autorisation d’utiliser sa limousine présidentielle blindée, The Beast​.

Peut-on avoir une petite pensée pour le responsable de l’Élysée qui a dû annoncer au président Macron qu’à Londres, il devrait monter dans le bus ?​, s’amuse le Times dimanche.

Le président français, qui sera en effet présent, aurait dit non ​au bus, mais on ignore quels arrangements ont été trouvés.

Une autre difficulté réside dans le placement des invités, souligne le Times : il faut éviter tout risque que quiconque se sente offensé d’être placé derrière un pilier et s’assurer que personne n’en vienne à se battre.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel vont aussi faire le déplacement malgré les tensions qui ont suivi le Brexit.

Les invités polémiques

Des personnalités parfois contestées sont attendues. Le président brésilien Jair Bolsonaro a profité de sa visite pour prononcer un virulent discours électoral sur le balcon de la résidence de l’ambassade du Brésil. Un temps attendu, le président turc Recep Tayyip Erdogan, à New York, s’est fait représenter.

L’Arabie saoudite devrait être représentée par le prince Turki bin Mohammed Al Saud, selon une source diplomatique. Le prince saoudien Mohammed ben Salmane (MBS), dont la possible venue faisait grincer des dents, a été écarté de la scène internationale après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie saoudite en Turquie en 2018.

Le président chinois Xi Jinping sera absent, mais son vice-président Wang Qishan assistera aux funérailles. Ce dernier a pu se recueillir samedi après-midi devant le cercueil de la souveraine, bien que des députés aient tenté d’interdire toute délégation chinoise à Westminster.

À l’origine de leur colère : les sanctions prises par la Chine à l’encontre de parlementaires britanniques qui avaient critiqué son bilan en matière de droits humains.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky ne sera pas là non plus, mais son épouse Olena Zelenska s’est recueillie dimanche devant le cercueil d’Elizabeth II.

Ceux qui ne sont pas invités

La Russie et le Bélarus font partie d’un petit groupe de nations qui seront exclues des funérailles de la reine après l’invasion de l’Ukraine par Moscou, une mise au ban jugée blasphématoire ​et immorale ​par Moscou.

La Birmanie, ancienne colonie britannique dirigée par une junte militaire sanctionnée par Londres, mais aussi la Syrie, l’Afghanistan et la Corée du Nord ont également été écartés.